&

Éric Houser


Nature ?

Ou nature (c'est notre nature ?) ? Ou nature (quelle est la nature de votre proposition ?) ? Ou nature (chassez le naturel, il revient par la revue x) ? Ou nature (êtes-vous ville ou nature ?) ? Ou nature (être contre-nature ?) ? Ou nature (nature morte et enterrée ?) ? Ou nature (yaourt nature ou aux fruits ?) ? Ou nature (une nature énergique, la revue x!) ?

Laissez libre cours à votre nature, ici :




Accessoire(s) ?

Rien d'essentiel, d'indispensable, de majeur ? Tout dans le secondaire, le négligeable, le rien de rien, le décoratif, le déguisement ?

Faites votre inventaire, ici :

accessoire / nature (dans l'ordre alpha)

deux lectures me fournissent, gracieusement, l'occasion de (répondre)
au questionnairex

I. lection (le pas d'accessoire)

cher jérôme beaucoup beaucoup de choses à te dire à se dire et d'abord parlons un moment de la lecture d'hier soir la tienne bien sûr qui est la nuit ayant passé comme la vague sur les crabes translucides dans la deuxième pièce entre cheval et feu d'artifice - la nuit ayant passé ayant lavé l'oreille l'oreille interne toutes ces lectures dix ça commence à faire concaténées selon ton mot dans l'oreille interne - la tienne la plus belle je te le dis sans même y penser la nuit ayant passé la plus belle la plus forte la plus plus beaucoup beaucoup à dire sur ta lecture jérôme - parler des autres lectures pour l'instant ne me convient pas non je veux rester dégager le terrain détourer - mais encore beaucoup de choses à dire la station le micro la voix le pas d'accessoire - video son courent ce risque de l'accessoire au sens de la mode - le reste est déjà oublié y compris les conversations les stations debout avec gobelet plastique le rien du tout des postures qu'il faut je sais - sans doute sans doute - savoir traverser légèrement qui n'en dégagent pas moins un sentiment de quelque chose d'une pellicule de crasse sur la peau - j'arrête pour l'instant de parler beaucoup d'autres choses à te dire ça se bouscule maintenant le train traverse sologne c'est une femme juste nubile avec duveteux peu de relief - j'ai envie de manger de la viande rouge et de boire du vin rouge et en fait de te parler mais later - maile vite quelque chose da prisa! je t'embrasse avec beaucoup de - éric (mail à jérôme game après lecture la villette 10 04 04 - extrait)

II. avec guillemets

(...)
si l'euphonie éprouvée singulièrement dans le plaisir du beau ou jugement de goût comporte immédiatement l'exigence d'universalité, en en appelant à un sensus communis, c'est qu'elle est le signe immédiat de cette affinité des facultés, qui est universellement requise ; le goût est le sentiment d'une destination «naturelle» des facultés à la subjectivité ; le principe d'une telle «nature» étant universellement valable, le sentiment de cette destination doit aussi l'être ; c'est pourquoi le plaisir esthétique peut légitimement prétendre à son universalisation en exigeant le consentement de tous
(...)
comme le plaisir qu'est la fiançaille ne s'inscrit pas dans la détermination, même dans la détermination du schème temporel, ce plaisir ne le synthétise pas avec lui-même au cours du temps, et par conséquent, il s'oublie. Il est immémorial. C'est aussi pourquoi chaque plaisir de beauté est une naissance. Pourquoi la communauté des facultés reste discrète, secrète, séparée d'elle-même, ne s'inscrit pas dans le temps synthétisable. Ce n'est pas du tout pour la même raison que le Je cognitif se manque dans l'effort de sa détermination. Il n'y a simplement pas de Je transcendantal esthétique. Tout au plus un avant-Je, un pré-cogito, de la synthèse interfacultaire flottante, dont Je ne suis pas en charge, mais la «nature». En conséquence, on ne peut pas dire que l'Idée d'une finalité «naturelle» du sujet pour la connaissance se signifie par le plaisir esthétique «au sein du» sujet, car ce signe de plaisir pur ne peut pas s'inscrire «dans» ou «sur» le sujet puisqu'il n'y est pas présent, ni comme support temporel, ni comme pouvoir de synthèse. La communauté n'a pas d'intérieur à protéger
(...)
Reste l'essentiel : le sentiment du beau, c'est le sujet à l'état naissant, le premier appariement de pouvoirs incomparables. Il échappe à la maîtrise par concept et volonté. Il s'étend en dessous et au-delà de leurs intrigues et de leur clôture. C'est ce que Kant entend par le «substrat naturel» qu'il place déductivement à son principe. C'est donc une région de résistance à l'institution et à l'établissement où s'inscrit et se cache ce qui arrive «avant» qu'on sache ce que c'est et qu'on veuille en faire quoi que ce soit. Ce plaisir est une inscription sans support, et sans code de lisibilité. Misérable, si l'on veut. C'est la tâche des littératures et des arts, de ce qu'on appelle l'écriture, de le réinscrire selon sa misère, sans le combler, sans s'en débarrasser (Jean-François Lyotard - Sensus communis, le sujet à l'état naissant - dans : Misère de la philosophie, Galilée 2000 - extraits)

addendum

fond musical sur repeat introit requiem duruflé opus 9 atlanta symphony orchestra & chorus robert shaw telarc 1987

requiem æternam dona eis domine & lux perpetua luceat eis te decet hymnus deus in sion et tibi reddetur votum in jerusalem exaudi orationem meam ad te omnis caro veniet

panoramique terre des morts vallons villages terre des morts les morts (sont) dans la terre sous la ligne grégorienne (le paysage) melodies directly based on the ancient plainsongs & their associated modal scales

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