Mauricette Beaussart est née en 1938 à Steenbecque, bourg rural entre Hazebrouck et Aire-sur-la-Lys. Son père est menuisier-charpentier. Après quatre ans passés à l'École Normale d'institutrices de Douai, elle est nommée en octobre 1958 à Pecquencourt. Elle abandonne son poste trois jours après la rentrée. Après une période obscure dont elle n'aimait guère parler (il semble qu'elle ait été entretenue par un de ses oncles, qui la « prêtait » à ses amis et la battait), on la retrouve en 1964 en Belgique, dans l'entourage du chanteur Ferré Grignard. Elle aurait participé à l'enregistrement du disque Captain Disaster. Fin des années 70. Elle s'initie à l'informatique au cours d'un stage à la MJC « Terre Neuve » de Dunkerque. C'est là que lui vient l'idée d'*.* (Tous les fichiers). Il s'agit d'entreprendre une description du monde à partir de toutes les traces écrites qui lui tombent entre les mains (poèmes, prospectus, étiquettes, catalogues, pages de romans...). J'ai connu Mauricette un peu plus tard, à l'époque où elle collaborait à la revue lilloise Le Dépli amoureux. A la suite de circonstances malheureuses, elle dut abandonner tout travail littéraire et fut internée à l'Hôpital Psychiatrique de Saint-Venant. Cet établissement se trouvant à quelques kilomètres seulement de chez moi, je pensais tout naturellement rendre à celle qui était devenue mon amie des visites fréquentes. Je rencontrai son médecin, le docteur Hanique. L'état de Mauricette lui interdisait toute visite, mais elle pouvait recevoir des lettres, et était libre d'y répondre. Je lui écrivis donc. Je lui donnais des nouvelles de nos amis communs et l'entretenais des nouveautés dans les domaines qui l'intéressaient plus particulièrement : la poésie, la pousse des légumes et les musiques marginales (Mauricette avait écrit quelques chansons, malheureusement perdues, et inventé une nouvelle danse, le tablier hottentot, sorte de twist obscène pour personnes obèses). Après une douzaine de lettres laissées sans réponse (mais le docteur Hanique insistait pour que je persévérasse), le contact fut établi en février 1989. L'échange dura un peu moins d'un an au cours duquel Mauricette m'écrivit une dizaine de lettres (Elles furent publiées en plaquette par les Éditions de Garenne (Christophe Petchanatz) en juin 1991, sous le titre Lettres de l'asile et rééditées ensuite par la Station Underground d’Emerveillement Littéraire) Dans la nuit du 31 décembre 1989 au 1er janvier 1990, mon amie s'enfuit de l'hôpital. Elle n'a plus donné signe de vie depuis. Certains ont cru la reconnaître dans une clocharde apparue à Wazemmes au printemps 90. Je me suis rendu sur les lieux, mais la personne qu'on m'a montrée, et avec qui j'ai pu échanger quelques mots, n'était pas Mauricette Beaussart. (Lucien Suel)

Mauricette Beaussart a participé dans la revue x à "Accessoire(s)" et "Feuilleton(s)".

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