Olivier Bosson


Pouvez-vous donner une brève définition du détournement ?

En changeant la direction d'un message donné, le détourneur s'empare de la puissance du message et se sert de cette puissance pour ses fins propres. Dans l'idéal : on peut ainsi rendre un message marteau.

Exemple : L'opération militaire du 11 septembre 2001

Pourquoi le pratiquez-vous ?

Parce que c'est un acte tactique, un des outils de base de l'expression dans un contexte structuré par des modes de pensée aliénants.

Comment le pratiquez-vous ?
Quelle place occupe-t-il dans votre travail ?

Pas centrale.
Je range le détournement parmi d'autres manières de faire : citer, singer, ignorer, hacker, travestir, insulter, concevoir etc…Chacune de ces fonctions manifeste une qualité particulière de notre relation au monde, laquelle n'est pas monobloc, ne se situe pas sur un axe unique pouvoir / contre-pouvoir. Le monde n'est pas que subi, nous avons des amis, nous avons des idées, et nous avons des machines.

Quelle est la place du détournement dans la création littéraire et artistique actuelle ?

Il me semble que le détournement est contemporain du boom des complexes militaro-industriels et de la production de masse. Il a connu un vif succès parmi les chercheurs en art pur qui souhaitaient produire un effet maximal par une action minimale (d'où sa proximité avec le terrorisme). 400 000 détournements artistiques ou publicitaires plus tard, la fonction détournement est devenue plus trouble, gênante, on aperçoit souvent par transparence sa Face B, son homologue normatif : la récupération.

Détournement(s)

Biographie

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