Ces recettes, cet « art nouveau » doit-on y voir simplement des réponses dérisoires et parfois absurdes opposées à une société que l'on juge absurde elle-même et parfois malfaisante, ou sont-ils les signes plus graves, les symptômes d'un mal plus profond ? Le fait qu'un journal même s'il est peu lu, ouvre une rubrique comme celle-là et recueille de telles confidences comment faut-il l'entendre ? Peut-on se contenter de hausser les épaules et, entre gens posés, raisonnables, intégrés, se dire tout simplement qu'il y a toujours eu des voyous, des marginaux et des révoltés, qu'ils sont peut-être un peu plus nombreux et remuants aujourd'hui qu'en temps normal mais que ce n'est pas très grave ? Doit-on au contraire s'alarmer ? Mais que préconiser, que tenter ?

Cela fait beaucoup de questions. A chacun ses réponses. Ce qu'il faut retenir ce n'est pas qu'un journal relate ces faits. C'est qu'ils existent.

Pierre Viansson-Ponté
(le « vrai art nouveau » ,
Le Monde du 26-1-75)