Véronique Vassiliou


Pouvez-vous donner une brève définition du détournement ?

Non, ça serait trop long. Les co-pilotes de la revue X me demanderaient de faire plus court. Ça ne me plairait pas. Donc, je préfère ne pas répondre. Ça ne vous pose pas de problèmes ?

Pourquoi le pratiquez-vous ?

Je déteste pratiquer. Pratiquer un sport, pratiquer le yoga, la narration…
Le détournement ? C’est comme respirer. Cela va tellement de soi que votre question, chers co-pilotes, me paraît stupide. Mille excuses, par avance, si je vous ai blessés. Mais il faut avoir le courage d’exprimer son opinion. Aujourd’hui, dans notre petit milieu, personne n’ose dire à l’autre ce qu’il pense vraiment. Je n’ai pas dit que vous étiez stupides. Je ne pense pas l’avoir pensé… Quoique… Si l’on réfléchit bien : il faut être un peu stupides, non, pour poser une question stupide ?
Mais je m’embrouille, je crois.

Quelle place occupe-t-il dans votre travail ?

Mon travail c’est le détournement. Le détournement c’est mon travail. Je travaille en détournant. Je détourne en travaillant. Je détourne le travail. Je travaille le détournement. Je contourne le travail, et le travail c’est les contours. Le détour, c’est du travail aussi.
Je ne peux rien voir, entendre, lire, sentir sans avoir envie de le détourner, c’est-à-dire de l’orienter vers ce que j’écris. De le transformer en écriture.
J’écris donc je détourne.

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Le voyage d'Angèle, journal

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